Ouverture de printemps

J'ai le plaisir de vous inviter à l'ouverture de la toute nouvelle galerie, le samedi 3 et dimanche 4 mai 2014.
Horaires : de 10 h  à 12 h et de 14h à 17 h.
A voir :de la bagagerie, des luminaire et des écorces ...

19 rue Martin Vallot
52 500 Velles (Haute-Marne)
 Renseignements : 03 25 90 01 07
(Les autres jours : merci de prendre rendez-vous).

Bonne semaine,
BM

L'objet désirable : la chaise cannée

(avertissement sur la photo : la chaise a été refaite par mes soins, débutants en matière de cannage, et ne prétend pas à un travail de canneur-rempailleur, la photo est ici pour les besoins de l'illustration.)

Le cannage est une technique de tissage, réalisé en "canne" de rotin (lanière d'écorce refendue). On parle de tissage à 6 fils : chaîne et trame en double puis diagonales, suivant 4 axes.
Le châssis de la chaise est percée sur son contour, et chaque brin est solidement tendu à travers l'assise.
Le cannage est une technique très efficace : peu de matières pour beaucoup de solidité et de confort. Sous le poids du corps, le réseau de fibres se tend équitablement.
Pas de sensation de mollesse excessive, ni de fesses écrasées ! (enfin, si le cannage est traversant et non découpé dans un rouleau prêt à l'emploi et collé sur la boiserie).

Une chaise emblématique : la chaise Thonet n° 14

La chaise de bistrot par excellence, et qui malgré ses plus de 150 ans, est toujours un exemple de modernité.
Conçue en 6 parties  : assise, pieds avants, pieds arrières+dossier d'un seul tenant, barre de soutien du dos, entretoise circulaire et 10 vis. Elle est démontable, compactable (36 chaises dans un m3), et peu chère à l'époque, grâce à une quasi-industrialisation de la fabrication et un bas coût de la main d’œuvre.
Le design de la ligne courbe séduit aujourd'hui encore.
A noter, le cintrage sur forme métallique se fait toujours à la main : il faut "sentir" la torsion des fibres sans aller jusqu'à la rupture.
Bref, un objet alliant modernité, histoire, et savoir-faire.


Pour en revenir au cannage, vous trouverez en quelques clic sur internet d'autres applications contemporaines, esthétiques et efficaces qui mettent en avant la qualité et la performance de cette technique.


A lundi, bonne semaine,
BM

Préparation de la la matière première : l’écorçage

Une étape importante de la production de l’osier : l’écorçage.

    Cette étape consiste à « blanchir » les brins d’osier, c'est-à-dire enlever l’écorce de chaque brin. L’osier blanc est de meilleure qualité, il résiste mieux dans le temps, moins sensible aux insectes, adapté à plus de fonctions…bien qu’aujourd’hui, l’osier dit « brut »  (séché avec l’écorce), plaît beaucoup au public (variété des couleurs, aspect plus sauvage…).

   Voici un exemple très simplifié de cette étape, qui n’a rien à voir avec le travail de l'osiériculture (culture de l’osier, un mot à replacer en société), qui, heureusement est aujourd’hui mécanisé.

Quant-à-moi, j’ai planté un « jardin d’osier » avec une petite dizaine de variétés, pour avoir un choix d’écorce de textures variées, l’écorce étant ma matière 1^er principale.

   J’attends donc 3 /4 ans que la souche produise des perchettes (brins de grosse section, utilisés traditionnellement pour faire les sous-anses de panier). La coupe s’effectue lorsque les feuilles sont tombées, après quelques bonnes gelées. Je trie les branches par variété et les lie en bottes. Chaque botte est mise au routoir.

mise au routoir (ici dans le lavoir du village, le luxe !)

    Le routoir est un bassin bas, rempli d’eau, ou l’on entrepose les bottes d’osier jusqu’au printemps.Chaque brin refait des radicelles et continue de pousser. A ce stade, il est possible de replanter l’osier. Au printemps la sève remonte naturellement, et l’écorce se détache facilement.

    J’écorce de manière manuelle pour prélever l’écorce de façon à garder la matière dans son ensemble, sans séparer /déchirer les fibres.(enfin le moins possible!).

fendre l'écorce avec une serpette

décoller l'écorce sur tout la longueur

Une fois fendu sur le long, on peut décoller l’écorce, délicatement, soit en glissant par à-coup l’arondi de la serpette, soit carrément  en tirant avec le pouce. (méthode plus précise, mais plus douloureuse, l’écorce est tendu fortement sur le bois.)

finition des cimes au ciroir

Le ciroir est un peigne métallique qui racle la peau, on coince le brin, et l'on tire fermement.

séchage des perchettes, ici des brins de 3 m

séchage des bandes d'écorces

 On voit au premier plan les radicelles, l'épaisseur de l'écorce au pied et le blanc crème de l'intérieur de la peau.
Après séchage complet, mise en botte et stockage à l'abri.


L'écorçage peut se faire ainsi sur de jeunes branches, à peu près pour toutes les essences de bois. Toujours procéder à la montée en sève.

Bonne semaine. BM

Les métiers d’arts : quelques chiffres

217 métiers regroupés sous cette appellation par la liste Renaud Dutreuil. Ce sont des métiers qui relèvent des savoir-faire, de la culture, et de la création.

Pour faire simple : l’électricien est artisan, le peintre (contemporain, aquarelliste..) est artiste, et l’horloger est artisan d’art.

L’artisan d’art est souvent associé au travail d’une matière particulière (le tanneur : le cuir) ou au contraire réalise un objet dans son ensemble (facteur de piano : le bois, le métal). 

3 pratiques principales : la restauration des pièces anciennes, la fabrication de modèles traditionnels, la création. Ces trois pratiques ne sont pas hiérarchisées, chacune enrichissant l’autre.

1 institut : l’INMA qui soutient le développement, la promotion et l’innovation des entreprises exerçant les métiers d’art.

1 organisation professionnelle : Ateliers d’Art de France, et de nombreux salons : Craft, à Maison et Objet, le salon des professionnels de la décoration. 

1 événement national : les Journées des Métiers d’Art (qui viennent de se dérouler ce weekend. Partout en France, ouverture des ateliers, visites de lieux exceptionnels. Si vous êtes intéressés, gardez un œil à l’affut : office de tourisme, presse locale… il y a forcément du beau à voir pas loin de chez vous … (enfin, l’année prochaine !). Rencontrer les artisans, c’est l’occasion de ressentir le travail d’une matière particulière, trouver de l’inspiration pour l’aménagement de la cuisine, ou bien, pour les plus jeunes, de découvrir son futur métier…

1 prix prestigieux : le prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main, qui récompense la maîtrise du savoir-faire et l’innovation.

115 Maîtres d’Art, titre décerné  à vie aux professionnels détenteurs de savoirs exceptionnels. Le Maître d’art s’engage à former un Elève, et transmettre ainsi du « patrimoine immatériel ».

enfin …95 000 emplois en France (donnée INMA)

Voila pour une présentation succincte de l’artisanat d’art.

A lundi prochain.