Le bois
Le bois est une matière organique végétale, produit par la lignification progressive des cellules, et joue le rôle de tissu de soutien (= notre squelette).
Vieux chêne avec tranche poncée. On voit l'aubier vermoulu, et les veines bien dessinées. |
Dégradation
Les ouvrages en bois sont sensibles aux attaques des champignons et des insectes qui se nourrissent de la lignine. Dans ces conditions, le bois se décompose peu à peu en humus.Patine
Les éléments de menuiserie exposés au soleil et à la pluie grisent naturellement, et cela sans nuire à la solidité. (voir les belles églises scandinaves, construites en bois au Moyen Age).La patine varie subtilement d'une essence à l'autre.
Il peut aussi apparaitre des fissures, fentes, déformations des ouvrages, le bois "travaille".
Protection
La protection des constructions a fortement évoluée aux cours des siècles, non seulement grâce aux progrès techniques, mais aussi en suivant l'esthétique de l'époque. (C'est un avis personnel). On cherche aujourd'hui à mettre en avant l'aspect "bois", "naturel", "chaud", par exemple en utilisant des peintures aux teintes dites "ton chêne", ou les fameux "anti UV". Alors qu' historiquement, les finitions des bois étaient parfois très colorés. .Petit tour d'horizon des méthodes de protection du bois :
- dès l’abatage : coupe en période de repos végétatif, choix des essences résistantes riches en tanins, (chêne, acacia, châtaigner, bois exotiques), sens des fibres, long séchage. A noter, on peut estimer que les pièces vermoulues uniquement sur l'aubier (la partie tendre du bois) ont un temps de séchage de 5 ans environ. (C'est donc bon signe !)
- à la construction : choix des assemblages, pose des bois à la verticale, débord de toitures important, base surélevée, rejet de l'aubier, finitions (un simple ponçage diminue l'infiltration de l'eau dans les pores).
- traitement thermique : la rétification (séchage à haute température) augmente la durée mais diminue la résistance.
L'autoclave en bain d'huile semble plus performant ; à température moins forte, les pores sont saturés d'huile. Le bois est ainsi hydrophobe et vieillit moins vite. (Un peu comme une bonne crème hydratante (c'est-à-dire grasse) protège du froid et limite l'apparition des rides).
-traitement chimique : peintures métalliques (les célèbres peintures au plomb, très efficaces et toxiques), peintures, lasures, insecticides et vernis de la chimie organique (pétrole).
-traitement naturel temporaire : application répétée d'huile de lin, térébenthine, cire...
-traitement naturel plus solide : peintures à l'ocre ( le rouge sang de bœuf !) ou goudron végétal.
Ces traitements, bien que très efficaces, sont peu utilisés aujourd'hui car ils changent l'aspect du bois.
Un coup de neuf
- Application d'un dégriseur chimique ;- Ponçage des couches oxydées.
L'architecture contemporaine utilise le grisaillement du bois comme une couleur à part entière : bardage des façades, éléments de clôture...
Par contre le bois est de plus en plus remplacé par du plastique dans l'architecture domestique : clôture, garde-corps, fenêtre, volet...
Si encore le PVC avait la générosité d'être jaune lumineux, rouge chaud ou bleu profond, non, le PVC le plus original est "ton bois". Mais le bois est séduisant aussi pour : le craquement des planches, l'odeur du bois mouillé, la beauté des veines, l'irrégularité des nœuds, l'épaisseur de la matière, les ombres portées... La corvée de l'entretien est-elle donc vraiment un calvaire ? Les fissures, les trous, le ternissement sont aujourd'hui des défauts. Il faut que le bois fasse "neuf".
Nous admirons tant les chalets suisses, les temples japonais, les cabanes rustiques, les meubles art déco, et nous nous contentons d'ersatz bien pauvres.
La semaine prochaine : le cuir.
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